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En2002, il fait partie des membres fondateurs de Sexion d'Assaut dont il est l'une des figures de proue. Son surnom de Black Mesrimes vient d'un jeu de mots entre le patronyme de Jacques Mesrine célèbre Ennemi Public N°1 dans les années 1970 et« rimes » qui est une des activités favorites des rappeurs. Aussi nommé Black M, il sort en 2004 le titre manifeste « Le Jack
Photo Zied Jaziri. Après plus d’une quinzaine de soirées ayant meublé la saison artistique estivale à la capitale, la 56ème édition du Festival international de
Ilétait une fois un prince - Film RomanceDiffusé sur M6 le lundi 5 octobre 2020Future architecte paysagiste, Susanna rencontre un charmant jeune homme en va
Jene passe ni par une box tv, ni par une console. Je fais pareilmais sur ma télé de quelques années faut reconnaître que c’est pas top : réactivité faible, bug, etc. Les fois où j’ai fait ça via la console, c’était quand même bien plus fluide, du coup je comprend qu’on préfère passer par elle. Avec des télés plus récentes c’est peut être mieux ceci dit.
Ilétait une fois un prince. Avis de la rédaction. 3 étoiles sur 5. Avis des internautes (6) 3 étoiles sur 5. Infos; Diffusions; Casting; Résumé . Future architecte paysagiste, Susanna
nonton hi bye mama sub indonesia idlix. de Charles Perrault Il était une fois un Roi et une Reine, qui étaient si fâchés de n'avoir point d'enfants, si fâchés qu'on ne saurait dire. Ils allèrent à toutes les eaux du monde ; voeux, pèlerinages, menues dévotions, tout fut mis en oeuvre, et rien n'y faisait. Enfin pourtant la Reine devint grosse, et accoucha d'une fille on fit un beau Baptême ; on donna pour Marraines à la petite Princesse toutes les Fées qu'on pût trouver dans le Pays il s'en trouva sept, afin que chacune d'elles lui faisant un don, comme c'était la coutume des Fées en ce temps-là, la Princesse eût par ce moyen toutes les perfections imaginables. Après les cérémonies du Baptême toute la compagnie revint au Palais du Roi, où il y avait un grand festin pour les Fées. On mit devant chacune d'elles un couvert magnifique, avec un étui d'or massif, où il y avait une cuiller une fourchette, et un couteau de fin or garni de diamants et de rubis. Mais comme chacun prenait sa place à table, on vit entrer une vieille Fée qu'on n'avait point priée parce qu'il y avait plus de cinquante ans qu'elle n'était sortie d'une Tour et qu'on la croyait morte, ou enchantée. Le Roi lui fit donner un couvert, mais il n'y eut pas moyen de lui donner un étui d'or massif, comme aux autres, parce que l'on n'en avait fait faire que sept pour les sept Fées. La vieille crut qu'on la méprisait, et grommela quelques menaces entre ses dents. Une des jeunes Fées qui se trouva auprès d'elle l'entendit, et jugeant qu'elle pourrait donner quelque fâcheux don à la petite Princesse, alla dès qu'on fut sorti de table se cacher derrière la tapisserie, afin de parler la dernière, et de pouvoir réparer autant qu'il lui serait possible le mal que la vieille aurait fait. Cependant les Fées commencèrent à faire leurs dons à la Princesse. La plus jeune donna pour don qu'elle serait la plus belle personne du monde, celle d'après qu'elle aurait de l'esprit comme un Ange, la troisième qu'elle aurait une grâce admirable à tout ce qu'elle ferait, la quatrième qu'elle danserait parfaitement bien, la cinquième qu'elle chanterait comme un Rossignol, et la sixième qu'elle jouerait de toutes sortes d'instruments dans la dernière perfection. Le rang de la vieille Fée étant venu, elle dit, en branlant la tête encore plus de dépit que de vieillesse, que la Princesse se percerait la main d'un fuseau, et qu'elle en mourrait. Ce terrible don fit frémir toute la compagnie, et il n'y eut personne qui ne pleurât. Dans ce moment la jeune Fée sortit de derrière la tapisserie, et dit tout haut ces paroles Rassurez-vous, Roi et Reine, votre fille n'en mourra pas; il est vrai que je n'ai pas assez de puissance pour défaire entièrement ce que mon ancienne a fait. La Princesse se percera la main d'un fuseau ; mais au lieu d'en mourir elle tombera seulement dans un profond sommeil qui durera cent ans, au bout desquels le fils d'un Roi viendra la réveiller. Le Roi, pour tâcher d'éviter le malheur annoncé par la vieille, fit publier aussitôt un édit, par lequel il défendait à toutes personnes de filer au fuseau, ni d'avoir des fuseaux chez soi sur peine de la vie. Au bout de quinze ou seize ans, le Roi et la Reine étant allés à une de leurs Maisons de plaisance, il arriva que la jeune Princesse courant un jour dans le Château, et montant de chambre en chambre, alla jusqu'au haut d'un donjon dans un petit galetas, où une bonne Vieille était seule à filer sa quenouille. Cette bonne femme n'avait point ouï parler des défenses que le Roi avait faites de filer au fuseau. Que faites-vous là, ma bonne femme ? dit la Princesse. Je file, ma belle enfant, lui répondit la vieille qui ne la connaissait pas. Ah ! que cela est joli, reprit la Princesse, comment faites-vous ? donnez-moi que je voie si j'en ferais bien autant. Elle n'eut pas plus tôt pris le fuseau, que comme elle était fort vive, un peu étourdie, et que d'ailleurs l'Arrêt des Fées l'ordonnait ainsi, elle s'en perça la main, et tomba évanouie. La bonne Vieille, bien embarrassée, crie au secours on vient de tous côtés, on jette de l'eau au visage de la Princesse, on la délace, on lui frappe dans les mains, on lui frotte les tempes avec de l'eau de la reine de Hongrie, mais rien ne la faisait revenir. Alors, le Roi, qui était monté au bruit, se souvint de la prédiction des Fées, et jugeant bien qu'il fallait que cela arrivât, puisque les Fées l'avaient dit, fit mettre la Princesse dans le plus bel appartement du Palais, sur un lit en broderie d'or et d'argent. On eût dit d'un Ange, tant elle était belle ; car son évanouissement n'avait pas ôté les couleurs vives de son teint ses joues étaient incarnates, et ses lèvres comme du corail ; elle avait seulement les yeux fermés, mais on l'entendait respirer doucement, ce qui faisait voir qu'elle n'était pas morte. Le Roi ordonna qu'on la laissât dormir en repos, jusqu'à ce que son heure de se réveiller fût venue. La bonne Fée qui lui avait sauvé la vie, en la condamnant à dormir cent ans, était dans le Royaume de Mataquin, à douze mille lieues de là, lorsque l'accident arriva à la Princesse ; mais elle en fut avertie en un instant par un petit Nain, qui avait des bottes de sept lieues c'était des bottes avec lesquelles on faisait sept lieues d'une seule enjambée. La Fée partit aussitôt, et on la vit au bout d'une heure arriver dans un chariot tout de feu, traîné par des dragons. Le Roi lui alla présenter la main à la descente du chariot. Elle approuva tout ce qu'il avait fait ; mais comme elle était grandement prévoyante, elle pensa que quand la Princesse viendrait à se réveiller elle serait bien embarrassée toute seule dans ce vieux Château voici ce qu'elle fit. Elle toucha de sa baguette tout ce qui était dans ce Château hors le Roi et la Reine, Gouvernantes, Filles d'Honneur, Femmes de Chambre, Gentilshommes, Officiers, Maîtres d'Hôtel, Cuisiniers, Marmitons, Galopins, Gardes, Suisses, Pages, Valets de pied ; elle toucha aussi tous les chevaux qui étaient dans les Écuries, avec les Palefreniers, les gros mâtins de basse-cour et la petite Pouffe, petite chienne de la Princesse, qui était auprès d'elle sur son lit. Dès qu'elle les eut touchés, ils s'endormirent tous, pour ne se réveiller qu'en même temps que leur Maîtresse, afin d'être tout prêts à la servir quand elle en aurait besoin ; les broches mêmes qui étaient au feu toutes pleines de perdrix et de faisans s'endormirent, et le feu aussi. Tout cela se fit en un moment; les Fées n'étaient pas longues à leur besogne. Alors le Roi et la Reine, après avoir baisé leur chère enfant sans qu'elle s'éveillât, sortirent du Château, et firent publier des défenses à qui que ce soit d'en approcher. Ces défenses n'étaient pas nécessaires, car il crût dans un quart d'heure tout autour du parc une si grande quantité de grands arbres et de petits, de ronces et d'épines entrelacées les unes dans les autres, que bête ni homme n'y aurait pu passer en sorte qu'on ne voyait plus que le haut des Tours du Château, encore n'était-ce que de bien loin. On ne douta point que la Fée n'eût encore fait là un tour de son métier afin que la Princesse, pendant qu'elle dormirait, n'eût rien à craindre des Curieux. Au bout de cent ans, le Fils du Roi qui régnait alors, et qui était d'une autre famille que la Princesse endormie, étant allé à la chasse de ce côté-là, demanda ce que c'était que ces Tours qu'il voyait au-dessus d'un grand bois fort épais ; chacun lui répondit selon qu'il en avait ouï parler. Les uns disaient que c'était un vieux Château où il revenait des Esprits ; les autres que tous les Sorciers de la contrée y faisaient leur sabbat. La plus commune opinion était qu'un Ogre y demeurait, et que là il emportait tous les enfants qu'il pouvait attraper, pour les pouvoir manger à son aise, et sans qu'on le pût suivre, ayant seul le pouvoir de se faire un passage au travers du bois. Le Prince ne savait qu'en croire, lorsqu'un vieux Paysan prit la parole, et lui dit Mon Prince, il y a plus de cinquante ans que j'ai ouï dire à mon père qu'il y avait dans ce Château une Princesse, la plus belle du monde; qu'elle y devait dormir cent ans, et qu'elle serait réveillée par le fils d'un Roi, à qui elle était réservée. Le jeune Prince, à ce discours, se sentit tout de feu ; il crut sans balancer qu'il mettrait fin à une si belle aventure; et poussé par l'amour et par la gloire, il résolut de voir sur-le-champ ce qui en était. À peine s'avança-t-il vers le bois, que tous ces grands arbres, ces ronces et ces épines s'écartèrent d'elles-mêmes pour le laisser passer il marche vers le Château qu'il voyait au bout d'une grande avenue où il entra, et ce qui le surprit un peu, il vit que personne de ses gens ne l'avait pu suivre, parce que les arbres s'étaient rapprochés dès qu'il avait été passé. Il ne laissa pas de continuer son chemin un Prince jeune et amoureux est toujours vaillant. Il entra dans une grande avant-cour où tout ce qu'il vit d'abord était capable de le glacer de crainte c'était un silence affreux, l'image de la mort s'y présentait partout, et ce n'était que des corps étendus d'hommes et d'animaux, qui paraissaient morts. Il reconnut pourtant bien au nez bourgeonné et à la face vermeille des Suisses, qu'ils n'étaient qu'endormis, et leurs tasses où il y avait encore quelques gouttes de vin montraient assez qu'ils s'étaient endormis en buvant. Il passe une grande cour pavée de marbre, il monte l'escalier il entre dans la salle des Gardes qui étaient rangés en haie, la carabine sur l'épaule, et ronflants de leur mieux. Il traverse plusieurs chambres pleines de Gentilshommes et de Dames, dormant tous, les uns debout, les autres assis, il entre dans une chambre toute dorée, et il vit sur un lit, dont les rideaux étaient ouverts de tous côtés, le plus beau spectacle qu'il eût jamais vu une Princesse qui paraissait avoir quinze ou seize ans, et dont l'éclat resplendissant avait quelque chose de lumineux et de divin. Il s'approcha en tremblant et en admirant, et se mit à genoux auprès d'elle. Alors comme la fin de l'enchantement était venue, la Princesse s'éveilla ; et le regardant avec des yeux plus tendres qu'une première vue ne semblait le permettre Est-ce vous, mon Prince ? lui dit-elle, vous vous êtes bien fait attendre. Le Prince charmé de ces paroles, et plus encore de la manière dont elles étaient dites, ne savait comment lui témoigner sa joie et sa reconnaissance ; il l'assura qu'il l'aimait plus que lui-même. Ses discours furent mal rangés ; ils en plurent davantage ; peu d'éloquence, beaucoup d'amour. Il était plus embarrassé qu'elle, et l'on ne doit pas s'en étonner ; elle avait eu le temps de songer à ce qu'elle aurait à lui dire, car il y a apparence l'Histoire n'en dit pourtant rien que la bonne Fée, pendant un si long sommeil, lui avait procuré le plaisir des songes agréables. Enfin il y avait quatre heures qu'ils se parlaient, et ils ne s'étaient pas encore dit la moitié des choses qu'ils avaient à se dire. Cependant tout le Palais s'était réveillé avec la Princesse, chacun songeait à faire sa charge, et comme ils n'étaient pas tous amoureux, ils mouraient de faim ; la Dame d'Honneur, pressée comme les autres, s'impatienta, et dit tout haut à la Princesse que la viande était servie. Le Prince aida à la Princesse à se lever ; elle était tout habillée et fort magnifiquement ; mais il se garda bien de lui dire qu'elle était habillée comme ma mère grand, et qu'elle avait un collet monté, elle n'en était pas moins belle. Ils passèrent dans un Salon de miroirs, et y soupèrent, servis par les Officiers de la Princesse, les Volons et les Hautbois jouèrent de vieilles pièces, mais excellentes, quoiqu'il y eût près de cent ans qu'on ne les jouât plus; et après souper, sans perdre de temps, le grand Aumônier les maria dans la Chapelle du Château et la Dame d'Honneur leur tira le rideau ; ils dormirent peu, la Princesse n'en avait pas grand besoin, et le Prince la quitta dès le matin pour retourner à la Ville, où son Père devait être en peine de lui. Le Prince lui dit qu'en chassant il s'était perdu dans la forêt, et qu'il avait couché dans la hutte d'un Charbonnier, qui lui avait fait manger du pain noir et du fromage. Le Roi son père, qui était bon homme, le crut, mais sa Mère n'en fut pas bien persuadée, et voyant qu'il allait presque tous les jours à la chasse, et qu'il avait toujours une raison en main pour s'excuser, quand il avait couché deux ou trois nuits dehors, elle ne douta plus qu'il n'eût quelque amourette car il vécut avec la Princesse plus de deux ans entiers et en eut deux enfants, dont le premier qui fut une fille, fut nommée l'Aurore, et le second un fils, qu'on nomma le Jour, parce qu'il paraissait encore plus beau que sa soeur. La Reine dit plusieurs fois à son fils, pour le faire expliquer, qu'il fallait se contenter dans la vie, mais il n'osa jamais se fier à elle de son secret ; il la craignait quoiqu'il l'aimât, car elle était de race Ogresse, et le Roi ne l'avait épousée qu'à cause de ses grands biens, on disait même tout bas à la Cour qu'elle avait les inclinations des Ogres et qu'en voyant passer de petits enfants, elle avait toutes les peines du monde à se retenir de se jeter sur eux, ainsi le Prince ne voulut jamais rien dire. Mais quand le Roi fut mort, ce qui arriva au bout de deux ans, et qu'il se vit maître, il déclara publiquement son Mariage, et alla en grande cérémonie quérir la Reine sa femme dans son Château. On lui fit une entrée magnifique dans la Ville Capitale, où elle entra au milieu de ses deux enfants. Quelque temps après le Roi alla faire la guerre à l'Empereur Cantalabutte son voisin. Il laissa la Régence du Royaume à la Reine sa mère, et lui recommanda sa femme et ses enfants il devait être à la guerre tout l'Eté, et dès qu'il fut parti, la Reine Mère envoya sa Bru et ses enfants à une maison de campagne dans les bois, pour pouvoir plus aisément assouvir son horrible envie. Elle y alla quelques jours après, et dit un soir à son Maître d'Hôtel Je veux manger demain à mon dîner la petite Aurore. Ah ! Madame, dit le Maître d'Hôtel. Je le veux, dit la Reine et elle le dit d'un ton d'Ogresse qui a envie de manger de la chair fraîche, et je la veux manger à la Sauce-robert. Ce pauvre homme voyant bien qu'il ne fallait pas se jouer à une Ogresse, prit son grand couteau, et monta à la chambre de la petite Aurore elle avait pour lors quatre ans, et vint en sautant et riant se jeter à son col, et lui demander du bon du bon. Il se mit à pleurer, le couteau lui tomba des mains et il alla dans la basse-cour couper la gorge à un petit agneau, et il lui fit une si bonne sauce que sa Maîtresse l'assura qu'elle n'avait jamais rien mangé de si bon. Il avait emporté en même temps la petite Aurore, et l'avait donnée à sa femme pour la cacher dans le logement qu'elle avait au fond de la basse-cour. Huit jours après la méchante Reine dit à son Maître d'Hôtel Je veux manger à mon souper le petit Jour. Il ne répliqua pas, résolu de la tromper comme l'autre fois ; il alla chercher le petit Jour, et le trouva avec un petit fleuret à la main, dont il faisait des armes avec un gros Singe ; il n'avait pourtant que trois ans. Il le porta à sa femme qui le cacha avec la petite Aurore, et donna à la place du petit Jour un petit chevreau fort tendre, que l'Ogresse trouva admirablement bon. Cela était fort bien allé jusque-là ; mais un soir cette méchante Reine dit au Maître d'Hôtel Je veux manger la Reine à la même sauce que ses enfants. Ce fut alors que le pauvre Maître d'Hôtel désespéra de la pouvoir encore tromper. La jeune Reine avait vingt ans passés, sans compter les cent ans qu'elle avait dormi sa peau était un peu dure, quoique belle et blanche ; et le moyen de trouver dans la Ménagerie une bête aussi dure que cela ? Il prit la résolution, pour sauver sa vie, de couper la gorge à la Reine, et monta dans sa chambre, dans l'intention de n'en pas faire à deux fois ; il s'excitait à la furet et entra le poignard à la main dans la chambre de la jeune Reine. Il ne voulut pourtant point la surprendre, et il lui dit avec beaucoup de respect l'ordre qu'il avait reçu de la Reine Mère. Faites votre devoir, lui dit-elle, en lui tendant le col, exécutez l'ordre qu'on vous a donné ; j'irai revoir mes enfants, mes pauvres enfants que j'ai tant aimés ; car elle les croyait morts depuis qu'on les avait enlevés sans lui rien dire. Non, non, Madame, lui répondit le pauvre Maître d'Hôtel tout attendri, vous ne mourrez point, et vous ne laisserez pas d'aller revoir vos chers enfants, mais ce sera chez moi où je les ai cachés, et je tromperai encore la Reine, en lui faisant manger une jeune biche en votre place. Il la mena aussitôt à sa chambre, où la laissant embrasser ses enfants et pleurer avec eux, il alla accommoder une biche, que la Reine mangea à son souper, avec le même appétit que si c'eût été la jeune Reine. Elle était bien contente de sa cruauté, et elle se préparait à dire au Roi, à son retour, que les loups enragés avaient mangé la Reine sa femme et ses deux enfants. Un soir qu'elle rôdait à son ordinaire dans les cours et basses-cours du Château pour y halener quelque viande fraîche, elle entendit dans une salle basse le petit Jour qui pleurait, parce que la Reine sa mère le voulait faire fouetter, à cause qu'il avait été méchant, et elle entendit aussi la petite Aurore qui demandait pardon pour son frère. L'Ogresse reconnut la voix de la Reine et de ses enfants, et furieuse d'avoir été trompée, elle commande dès le lendemain au matin, avec une voix épouvantable qui faisait trembler tout le monde, qu'on apportât au milieu de la cour une grande cuve, qu'elle fit remplir de crapauds, de vipères, de couleuvres et de serpents, pour y faire jeter la Reine et ses enfants, le Maître d'Hôtel, sa femme et sa servante elle avait donné l'ordre de les amener les mains liées derrière le dos. Ils étaient là, et les bourreaux se préparaient à les jeter dans la cuve, lorsque le Roi, qu'on n'attendait pas si tôt, entra dans la cour à cheval ; il était venu en poste, et demanda tout étonné ce que voulait dire cet horrible spectacle ; personne n'osait l'en instruire, quand l'Ogresse, enragée de voir ce qu'elle voyait, se jeta elle-même la tête la première dans la cuve, et fut dévorée en un instant par les vilaines bêtes qu'elle y avait fait mettre. Le Roi ne laissa pas d'en être fâché ; elle était sa mère ; mais il s'en consola bientôt avec sa belle femme et ses enfants.
L'histoire Il était une fois un gentilhomme qui épousa en secondes noces une femme, la plus hautaine et la plus fière qu'on eût jamais vue. Elle avait deux filles de son humeur, et qui lui ressemblaient en toutes choses. Le mari avait de son côté une jeune fille, mais d'une douceur et d'une bonté sans exemple ; elle tenait cela de sa mère, qui était la meilleure personne du monde. Les noces ne furent pas plus tôt faites que la belle-mère fit éclater sa mauvaise humeur ; elle ne put souffrir les bonnes qualités de cette jeune enfant, qui rendaient ses filles encore plus haïssables. Elle la chargea des plus viles occupations de la maison c'était elle qui nettoyait la vaisselle et les montées, qui frottait la chambre de madame, et celles de mesdemoiselles ses filles ; elle couchait tout au haut de la maison, dans un grenier, sur une méchante paillasse, pendant que ses sœurs étaient dans des chambres parquetées, où elles avaient des lits des plus à la mode, et des miroirs où elles se voyaient depuis les pieds jusqu'à la pauvre fille souffrait tout avec patience, et n'osait s'en plaindre à son père qui l'aurait grondée, parce que sa femme le gouvernait entièrement. Lorsqu'elle avait fait son ouvrage, elle s'allait mettre au coin de la cheminée et s'asseoir dans les cendres, ce qui faisait qu'on l'appelait communément dans le logis Cucendron. La cadette, qui n'était pas si malhonnête que son aînée, l'appelait Cendrillon ; cependant Cendrillon, avec ses méchants habits, ne laissait pas d'être cent fois plus belle que ses sœurs, quoique vêtues très magnifiquement. Il arriva que le fils du roi donnât un bal, et qu'il priât toutes les personnes de qualité d'y venir nos deux demoiselles en furent aussi priées, car elles faisaient grande figure dans le pays. Les voilà bien aises et bien occupées à choisir les habits et les coiffures qui leur siéraient le mieux ; nouvelle peine pour Cendrillon, car c'était elle qui repassait le linge de ses sœurs et qui godronnait leurs manchettes. On ne parlait que de la manière dont on s'habillerait. Moi, dit l'aînée, je mettrai mon habit de velours rouge et ma garniture d'Angleterre.— Moi, dit la cadette, je n'aurai que ma jupe ordinaire ; mais en récompense, je mettrai mon manteau à fleurs d'or, et ma barrière de diamants, qui n'est pas des plus indifférentes. »On envoya quérir la bonne coiffeuse, pour dresser les cornettes à deux rangs, et on fit acheter des mouches de la bonne faiseuse elles appelèrent Cendrillon pour lui demander son avis, car elle avait le goût bon. Cendrillon les conseilla le mieux du monde, et s'offrit même à les coiffer ; ce qu'elles voulurent bien. En se faisant coiffer, elles lui disaient Cendrillon, serais-tu bien aise d'aller au bal ?— Hélas, mesdemoiselles, vous vous moquez de moi, ce n'est pas là ce qu'il me faut.— Tu as raison, on rirait bien si on voyait un Cucendron aller au bal. »Une autre que Cendrillon les aurait coiffées de travers ; mais elle était bonne, et elle les coiffa parfaitement bien. Elles furent près de deux jours sans manger, tant elles étaient transportées de joie. On rompit plus de douze lacets à force de les serrer pour leur rendre la taille plus menue, et elles étaient toujours devant leur miroir. Enfin l'heureux jour arriva, elles partirent, et Cendrillon les suivit des yeux le plus longtemps qu'elle put ; lorsqu'elle ne les vit plus, elle se mit à pleurer. Sa marraine, qui la vit tout en pleurs, lui demanda ce qu'elle avait. Je voudrais bien... je voudrais bien... » Elle pleurait si fort qu'elle ne put achever. Sa marraine, qui était fée, lui dit Tu voudrais bien aller au bal, n'est-ce pas ?— Hélas oui, dit Cendrillon en soupirant.— Hé bien, seras-tu bonne fille ? dit sa marraine, je t'y ferai aller. »Elle la mena dans sa chambre, et lui dit Va dans le jardin et apporte-moi une citrouille. » Cendrillon alla aussitôt cueillir la plus belle qu'elle pût trouver, et la porta à sa marraine, ne pouvant deviner comment cette citrouille la pourrait faire aller au bal. Sa marraine la creusa, et n'ayant laissé que l'écorce, la frappa de sa baguette, et la citrouille fut aussitôt changée en un beau carrosse tout doré. Ensuite, elle alla regarder dans la souricière, où elle trouva six souris toutes en vie ; elle dit à Cendrillon de lever un peu la trappe de la souricière, et à chaque souris qui sortait, elle donnait un coup de sa baguette, et la souris était aussitôt changée en un beau cheval ; ce qui fit un bel attelage de six chevaux, d'un beau gris de souris pommelé. Comme elle était en peine de quoi elle ferait un cocher Je vais voir, dit Cendrillon, s'il n'y a point quelque rat dans la ratière, nous en ferons un cocher.— Tu as raison, dit sa marraine, va voir. »Cendrillon lui apporta la ratière, où il y avait trois gros rats. La fée en prit un d'entre les trois, à cause de sa maîtresse barbe, et une fois touché, il fut changé en un gros cocher, qui avait une des plus belles moustaches qu'on ait jamais vues. Ensuite elle lui dit Va dans le jardin, tu y trouveras six lézards derrière l'arrosoir, apporte-les-moi. » Cendrillon ne les eut pas plus tôt apportés que la marraine les changea en six laquais, qui montèrent aussitôt derrière le carrosse avec leurs habits chamarrés, et qui s'y tinrent attachés, comme s'ils n'eussent fait autre chose toute leur vie. La fée dit alors à Cendrillon Hé bien, voilà de quoi aller au bal, n'es-tu pas bien aise ?— Oui, mais est-ce que j'irai comme cela avec mes vilains habits ? »Sa marraine ne fit que la toucher avec sa baguette, et en même temps ses habits furent changés en des habits de drap d'or et d'argent tout chamarrés de pierreries ; elle lui donna ensuite une paire de pantoufles de vair, les plus jolies du monde. Quand Cendrillon fut ainsi parée, elle monta en carrosse ; mais sa marraine lui recommanda avant toutes choses de ne pas passer minuit, l'avertissant que si elle demeurait au bal un moment davantage, son carrosse redeviendrait citrouille, ses chevaux des souris, ses laquais des lézards, et que ses vieux habits reprendraient leur première forme. Elle promit à sa marraine qu'elle ne manquerait pas de sortir du bal avant minuit. Elle partit, ne se sentant pas de joie. Le fils du roi, qu'on alla avertir qu'il venait d'arriver une grande princesse qu'on ne connaissait point, courut la recevoir ; il lui donna la main à la descente du carrosse, et la mena dans la salle où était la compagnie. Il se fit alors un grand silence, on cessa de danser et les violons ne jouèrent plus, tant on était attentif à contempler les grandes beautés de cette inconnue. On n'entendait qu'un bruit confus Ah, qu'elle est belle ! » Le roi même, tout vieux qu'il était, ne laissait pas de la regarder, et de dire tout bas à la reine qu'il y avait longtemps qu'il n'avait vu une si belle et si aimable les dames étaient attentives à considérer sa coiffure et ses habits, pour en avoir dès le lendemain de semblables, pourvu qu'il se trouvât des étoffes assez belles, et des ouvriers assez habiles. Le fils du roi la mit à la place la plus honorable, et ensuite la prit pour la mener danser. Elle dansa avec tant de grâce qu'on l'admira encore davantage. On apporta une fort belle collation, dont le jeune prince ne mangea point, tant il était occupé à considérer la princesse. Elle alla s'asseoir auprès de ses sœurs, et leur fit mille honnêtetés elle leur fit part des oranges et des citrons que le prince lui avait donnés, ce qui les étonna fort, car elles ne la connaissaient point. Alors qu'elles causaient ainsi, Cendrillon entendit sonner onze heures trois quarts elle fit aussitôt une grande révérence à la compagnie, et s'en alla le plus vite qu'elle put. Dès qu'elle fut arrivée, elle alla trouver sa marraine, et après l'avoir remerciée, elle lui dit qu'elle souhaiterait bien aller encore le lendemain au bal, parce que le fils du roi l'en avait priée. Comme elle était occupée à raconter à sa marraine tout ce qui s'était passé au bal, les deux sœurs heurtèrent à la porte ; Cendrillon leur alla ouvrir. Que vous êtes longtemps à revenir ! » leur dit-elle en bâillant, et se frottant les yeux, et en s'étendant comme si elle n'eût fait que de se réveiller ; elle n'avait cependant pas eu envie de dormir depuis qu'elles s'étaient quittées. Si tu étais venue au bal, lui dit une de ses sœurs, tu ne t'y serais pas ennuyée il y est venu la plus belle princesse, la plus belle qu'on puisse jamais voir ; elle nous a fait mille civilités, elle nous a donné des oranges et des citrons. »Cendrillon ne se sentait pas de joie elle leur demanda le nom de cette princesse ; mais elles lui répondirent qu'on ne la connaissait pas, que le fils du roi en était fort en peine, et qu'il donnerait toutes choses au monde pour savoir qui elle était. Cendrillon sourit et leur dit Elle était donc bien belle ? Ne pourrais-je point la voir ? Mademoiselle Javotte, prêtez-moi votre habit jaune que vous mettez tous les jours.— Vraiment, dit mademoiselle Javotte, je suis de cet avis ! Prêter mon habit à un vilain Cucendron comme cela il faudrait que je fusse bien folle. »Cendrillon s'attendait bien à ce refus, et elle en fut bien aise, car elle aurait été grandement embarrassée si sa sœur avait bien voulu lui prêter son habit. Le lendemain, les deux sœurs allèrent au bal, et Cendrillon aussi, mais encore plus parée que la première fois. Le fils du roi fut toujours auprès d'elle, et ne cessa de lui conter des douceurs ; la jeune demoiselle ne s'ennuyait point, et oublia ce que sa marraine lui avait recommandé ; de sorte qu'elle entendit sonner le premier coup de minuit lorsqu'elle ne croyait pas qu'il fût encore onze heures elle se leva et s'enfuit aussi légèrement qu'aurait fait une biche. Le prince la suivit, mais il ne put l'attraper ; elle laissa tomber une de ses pantoufles de vair, que le prince ramassa bien arriva chez elle bien essoufflée, sans carrosse, sans laquais, et avec ses méchants habits, rien ne lui étant resté de toute sa magnificence qu'une de ses petites pantoufles, la pareille de celle qu'elle avait laissé tomber. On demanda aux gardes de la porte du palais s'ils n'avaient point vu sortir une princesse ; ils dirent qu'ils n'avaient vu sortir personne, qu'une jeune fille fort mal vêtue, et qui avait plus l'air d'une paysanne que d'une demoiselle. Quand ses deux sœurs revinrent du bal, Cendrillon leur demanda si elles s'étaient encore bien diverties, et si la belle dame y avait été ; elles lui dirent que oui, mais qu'elle s'était enfuie lorsque minuit avait sonné, et si promptement qu'elle avait laissé tomber une de ses petites pantoufles de vair, la plus jolie du monde ; que le fils du roi l'avait ramassée, et qu'il n'avait fait que la regarder pendant tout le reste du bal, et qu'assurément il était fort amoureux de la belle personne à qui appartenait la petite pantoufle. Elles dirent vrai, car peu de jours après, le fils du roi fit publier à son de trompe qu'il épouserait celle dont le pied serait bien juste à la pantoufle. On commença à l'essayer aux princesses, ensuite aux duchesses, et à toute la cour, mais inutilement. On l'apporta chez les deux sœurs, qui firent tout leur possible pour faire entrer leur pied dans la pantoufle, mais elles ne purent en venir à qui les regardait, et qui reconnut sa pantoufle, dit en riant Que je voie si elle ne me serait pas bonne ! » Ses sœurs se mirent à rire et à se moquer d'elle. Le gentilhomme qui faisait l'essai de la pantoufle, ayant regardé attentivement Cendrillon, et la trouvant fort belle, dit que cela était juste, et qu'il avait ordre de l'essayer à toutes les filles. Il fit asseoir Cendrillon, et approchant la pantoufle de son petit pied, il vit qu'elle y entrait sans peine, et qu'elle y était juste comme de cire. L'étonnement des deux sœurs fut grand, mais plus grand encore quand Cendrillon tira de sa poche l'autre petite pantoufle qu'elle mit à son pied. Là-dessus arriva la marraine qui, ayant donné un coup de sa baguette sur les habits de Cendrillon, les fit devenir encore plus magnifiques que tous les autres. Alors ses deux sœurs la reconnurent pour la belle personne qu'elles avaient vue au bal. Elles se jetèrent à ses pieds pour lui demander pardon de tous les mauvais traitements qu'elles lui avaient fait souffrir. Cendrillon les releva, et leur dit, en les embrassant, qu'elle leur pardonnait de bon cœur, et qu'elle les priait de l'aimer bien toujours. On la mena chez le jeune prince, parée comme elle était il la trouva encore plus belle que jamais, et peu de jours après, il l'épousa. Cendrillon, qui était aussi bonne que belle, fit loger ses deux sœurs au palais, et les maria le jour même à deux grands seigneurs de la cour. , Contes traditionnels, ill. Julie Faulques, rue des enfants Découvrir Les féesLa fée est un personnage récurrent dans les contes. Bonne ou mauvaise, elle a toujours une influence sur le héros de l' Cendrillon, la fée permet à sa filleule de se rendre au bal en lui créant de somptueux vêtements et un magnifique carrosse. La marraine de la Belle au bois dormant donne à sa protégée la grâce et la beauté, celle de Peau d'âne la protège de son père. Pinocchio réalise son rêve et se transforme en vrai petit garçon grâce à la Fée Bleue. Peter Pan, quant à lui, est confronté à une Fée Clochette aussi espiègle que de pouvoirs surnaturels, parfois aidée de sa baguette magique, la fée est capable du meilleur comme du pire. Elle peut voler, lancer des sorts ou modifier le futur. Ainsi, dans les contes de fée, l'histoire est ponctuée d'éléments surnaturels, magiques et nombreuses expressions sont liées aux fées telles que Avoir des doigts de fée » qui signifie être habile de ses mains ou Être une fée du logis » qui veut dire être experte du ménage. Enfin, l'expression Une fée s'est penchée sur son berceau » fait directement référence au conte La Belle au bois dormant et se dit de quelqu'un qui a de la chance. Le jeu Écouter l'histoire Il était une fois un gentilhomme qui épousa en secondes noces une femme, la plus hautaine et la plus fière qu'on eût jamais vue. Elle avait deux filles de son humeur, et qui lui ressemblaient en toutes choses. Le mari avait de son côté une jeune fille, mais d'une douceur et d'une bonté sans exemple ; elle tenait cela de sa mère, qui était la meilleure personne du monde. Les noces ne furent pas plus tôt faites que la belle-mère fit éclater sa mauvaise humeur ; elle ne put souffrir les bonnes qualités de cette jeune enfant, qui rendaient ses filles encore plus haïssables. Elle la chargea des plus viles occupations de la maison c'était elle qui nettoyait la vaisselle et les montées, qui frottait la chambre de madame, et celles de mesdemoiselles ses filles ; elle couchait tout au haut de la maison, dans un grenier, sur une méchante paillasse, pendant que ses sœurs étaient dans des chambres parquetées, où elles avaient des lits des plus à la mode, et des miroirs où elles se voyaient depuis les pieds jusqu'à la pauvre fille souffrait tout avec patience, et n'osait s'en plaindre à son père qui l'aurait grondée, parce que sa femme le gouvernait entièrement. Lorsqu'elle avait fait son ouvrage, elle s'allait mettre au coin de la cheminée et s'asseoir dans les cendres, ce qui faisait qu'on l'appelait communément dans le logis Cucendron. La cadette, qui n'était pas si malhonnête que son aînée, l'appelait Cendrillon ; cependant Cendrillon, avec ses méchants habits, ne laissait pas d'être cent fois plus belle que ses sœurs, quoique vêtues très magnifiquement. Il arriva que le fils du roi donnât un bal, et qu'il priât toutes les personnes de qualité d'y venir nos deux demoiselles en furent aussi priées, car elles faisaient grande figure dans le pays. Les voilà bien aises et bien occupées à choisir les habits et les coiffures qui leur siéraient le mieux ; nouvelle peine pour Cendrillon, car c'était elle qui repassait le linge de ses sœurs et qui godronnait leurs manchettes. On ne parlait que de la manière dont on s'habillerait. Moi, dit l'aînée, je mettrai mon habit de velours rouge et ma garniture d'Angleterre.— Moi, dit la cadette, je n'aurai que ma jupe ordinaire ; mais en récompense, je mettrai mon manteau à fleurs d'or, et ma barrière de diamants, qui n'est pas des plus indifférentes. »On envoya quérir la bonne coiffeuse, pour dresser les cornettes à deux rangs, et on fit acheter des mouches de la bonne faiseuse elles appelèrent Cendrillon pour lui demander son avis, car elle avait le goût bon. Cendrillon les conseilla le mieux du monde, et s'offrit même à les coiffer ; ce qu'elles voulurent bien. En se faisant coiffer, elles lui disaient Cendrillon, serais-tu bien aise d'aller au bal ?— Hélas, mesdemoiselles, vous vous moquez de moi, ce n'est pas là ce qu'il me faut.— Tu as raison, on rirait bien si on voyait un Cucendron aller au bal. »Une autre que Cendrillon les aurait coiffées de travers ; mais elle était bonne, et elle les coiffa parfaitement bien. Elles furent près de deux jours sans manger, tant elles étaient transportées de joie. On rompit plus de douze lacets à force de les serrer pour leur rendre la taille plus menue, et elles étaient toujours devant leur miroir. Enfin l'heureux jour arriva, elles partirent, et Cendrillon les suivit des yeux le plus longtemps qu'elle put ; lorsqu'elle ne les vit plus, elle se mit à pleurer. Sa marraine, qui la vit tout en pleurs, lui demanda ce qu'elle avait. Je voudrais bien... je voudrais bien... » Elle pleurait si fort qu'elle ne put achever. Sa marraine, qui était fée, lui dit Tu voudrais bien aller au bal, n'est-ce pas ?— Hélas oui, dit Cendrillon en soupirant.— Hé bien, seras-tu bonne fille ? dit sa marraine, je t'y ferai aller. »Elle la mena dans sa chambre, et lui dit Va dans le jardin et apporte-moi une citrouille. » Cendrillon alla aussitôt cueillir la plus belle qu'elle pût trouver, et la porta à sa marraine, ne pouvant deviner comment cette citrouille la pourrait faire aller au bal. Sa marraine la creusa, et n'ayant laissé que l'écorce, la frappa de sa baguette, et la citrouille fut aussitôt changée en un beau carrosse tout doré. Ensuite, elle alla regarder dans la souricière, où elle trouva six souris toutes en vie ; elle dit à Cendrillon de lever un peu la trappe de la souricière, et à chaque souris qui sortait, elle donnait un coup de sa baguette, et la souris était aussitôt changée en un beau cheval ; ce qui fit un bel attelage de six chevaux, d'un beau gris de souris pommelé. Comme elle était en peine de quoi elle ferait un cocher Je vais voir, dit Cendrillon, s'il n'y a point quelque rat dans la ratière, nous en ferons un cocher.— Tu as raison, dit sa marraine, va voir. »Cendrillon lui apporta la ratière, où il y avait trois gros rats. La fée en prit un d'entre les trois, à cause de sa maîtresse barbe, et une fois touché, il fut changé en un gros cocher, qui avait une des plus belles moustaches qu'on ait jamais vues. Ensuite elle lui dit Va dans le jardin, tu y trouveras six lézards derrière l'arrosoir, apporte-les-moi. » Cendrillon ne les eut pas plus tôt apportés que la marraine les changea en six laquais, qui montèrent aussitôt derrière le carrosse avec leurs habits chamarrés, et qui s'y tinrent attachés, comme s'ils n'eussent fait autre chose toute leur vie. La fée dit alors à Cendrillon Hé bien, voilà de quoi aller au bal, n'es-tu pas bien aise ?— Oui, mais est-ce que j'irai comme cela avec mes vilains habits ? »Sa marraine ne fit que la toucher avec sa baguette, et en même temps ses habits furent changés en des habits de drap d'or et d'argent tout chamarrés de pierreries ; elle lui donna ensuite une paire de pantoufles de vair, les plus jolies du monde. Quand Cendrillon fut ainsi parée, elle monta en carrosse ; mais sa marraine lui recommanda avant toutes choses de ne pas passer minuit, l'avertissant que si elle demeurait au bal un moment davantage, son carrosse redeviendrait citrouille, ses chevaux des souris, ses laquais des lézards, et que ses vieux habits reprendraient leur première forme. Elle promit à sa marraine qu'elle ne manquerait pas de sortir du bal avant minuit. Elle partit, ne se sentant pas de joie. Le fils du roi, qu'on alla avertir qu'il venait d'arriver une grande princesse qu'on ne connaissait point, courut la recevoir ; il lui donna la main à la descente du carrosse, et la mena dans la salle où était la compagnie. Il se fit alors un grand silence, on cessa de danser et les violons ne jouèrent plus, tant on était attentif à contempler les grandes beautés de cette inconnue. On n'entendait qu'un bruit confus Ah, qu'elle est belle ! » Le roi même, tout vieux qu'il était, ne laissait pas de la regarder, et de dire tout bas à la reine qu'il y avait longtemps qu'il n'avait vu une si belle et si aimable les dames étaient attentives à considérer sa coiffure et ses habits, pour en avoir dès le lendemain de semblables, pourvu qu'il se trouvât des étoffes assez belles, et des ouvriers assez habiles. Le fils du roi la mit à la place la plus honorable, et ensuite la prit pour la mener danser. Elle dansa avec tant de grâce qu'on l'admira encore davantage. On apporta une fort belle collation, dont le jeune prince ne mangea point, tant il était occupé à considérer la princesse. Elle alla s'asseoir auprès de ses sœurs, et leur fit mille honnêtetés elle leur fit part des oranges et des citrons que le prince lui avait donnés, ce qui les étonna fort, car elles ne la connaissaient point. Alors qu'elles causaient ainsi, Cendrillon entendit sonner onze heures trois quarts elle fit aussitôt une grande révérence à la compagnie, et s'en alla le plus vite qu'elle put. Dès qu'elle fut arrivée, elle alla trouver sa marraine, et après l'avoir remerciée, elle lui dit qu'elle souhaiterait bien aller encore le lendemain au bal, parce que le fils du roi l'en avait priée. Comme elle était occupée à raconter à sa marraine tout ce qui s'était passé au bal, les deux sœurs heurtèrent à la porte ; Cendrillon leur alla ouvrir. Que vous êtes longtemps à revenir ! » leur dit-elle en bâillant, et se frottant les yeux, et en s'étendant comme si elle n'eût fait que de se réveiller ; elle n'avait cependant pas eu envie de dormir depuis qu'elles s'étaient quittées. Si tu étais venue au bal, lui dit une de ses sœurs, tu ne t'y serais pas ennuyée il y est venu la plus belle princesse, la plus belle qu'on puisse jamais voir ; elle nous a fait mille civilités, elle nous a donné des oranges et des citrons. »Cendrillon ne se sentait pas de joie elle leur demanda le nom de cette princesse ; mais elles lui répondirent qu'on ne la connaissait pas, que le fils du roi en était fort en peine, et qu'il donnerait toutes choses au monde pour savoir qui elle était. Cendrillon sourit et leur dit Elle était donc bien belle ? Ne pourrais-je point la voir ? Mademoiselle Javotte, prêtez-moi votre habit jaune que vous mettez tous les jours.— Vraiment, dit mademoiselle Javotte, je suis de cet avis ! Prêter mon habit à un vilain Cucendron comme cela il faudrait que je fusse bien folle. »Cendrillon s'attendait bien à ce refus, et elle en fut bien aise, car elle aurait été grandement embarrassée si sa sœur avait bien voulu lui prêter son habit. Le lendemain, les deux sœurs allèrent au bal, et Cendrillon aussi, mais encore plus parée que la première fois. Le fils du roi fut toujours auprès d'elle, et ne cessa de lui conter des douceurs ; la jeune demoiselle ne s'ennuyait point, et oublia ce que sa marraine lui avait recommandé ; de sorte qu'elle entendit sonner le premier coup de minuit lorsqu'elle ne croyait pas qu'il fût encore onze heures elle se leva et s'enfuit aussi légèrement qu'aurait fait une biche. Le prince la suivit, mais il ne put l'attraper ; elle laissa tomber une de ses pantoufles de vair, que le prince ramassa bien arriva chez elle bien essoufflée, sans carrosse, sans laquais, et avec ses méchants habits, rien ne lui étant resté de toute sa magnificence qu'une de ses petites pantoufles, la pareille de celle qu'elle avait laissé tomber. On demanda aux gardes de la porte du palais s'ils n'avaient point vu sortir une princesse ; ils dirent qu'ils n'avaient vu sortir personne, qu'une jeune fille fort mal vêtue, et qui avait plus l'air d'une paysanne que d'une demoiselle. Quand ses deux sœurs revinrent du bal, Cendrillon leur demanda si elles s'étaient encore bien diverties, et si la belle dame y avait été ; elles lui dirent que oui, mais qu'elle s'était enfuie lorsque minuit avait sonné, et si promptement qu'elle avait laissé tomber une de ses petites pantoufles de vair, la plus jolie du monde ; que le fils du roi l'avait ramassée, et qu'il n'avait fait que la regarder pendant tout le reste du bal, et qu'assurément il était fort amoureux de la belle personne à qui appartenait la petite pantoufle. Elles dirent vrai, car peu de jours après, le fils du roi fit publier à son de trompe qu'il épouserait celle dont le pied serait bien juste à la pantoufle. On commença à l'essayer aux princesses, ensuite aux duchesses, et à toute la cour, mais inutilement. On l'apporta chez les deux sœurs, qui firent tout leur possible pour faire entrer leur pied dans la pantoufle, mais elles ne purent en venir à qui les regardait, et qui reconnut sa pantoufle, dit en riant Que je voie si elle ne me serait pas bonne ! » Ses sœurs se mirent à rire et à se moquer d'elle. Le gentilhomme qui faisait l'essai de la pantoufle, ayant regardé attentivement Cendrillon, et la trouvant fort belle, dit que cela était juste, et qu'il avait ordre de l'essayer à toutes les filles. Il fit asseoir Cendrillon, et approchant la pantoufle de son petit pied, il vit qu'elle y entrait sans peine, et qu'elle y était juste comme de cire. L'étonnement des deux sœurs fut grand, mais plus grand encore quand Cendrillon tira de sa poche l'autre petite pantoufle qu'elle mit à son pied. Là-dessus arriva la marraine qui, ayant donné un coup de sa baguette sur les habits de Cendrillon, les fit devenir encore plus magnifiques que tous les autres. Alors ses deux sœurs la reconnurent pour la belle personne qu'elles avaient vue au bal. Elles se jetèrent à ses pieds pour lui demander pardon de tous les mauvais traitements qu'elles lui avaient fait souffrir. Cendrillon les releva, et leur dit, en les embrassant, qu'elle leur pardonnait de bon cœur, et qu'elle les priait de l'aimer bien toujours. On la mena chez le jeune prince, parée comme elle était il la trouva encore plus belle que jamais, et peu de jours après, il l'épousa. Cendrillon, qui était aussi bonne que belle, fit loger ses deux sœurs au palais, et les maria le jour même à deux grands seigneurs de la cour.
Cast & crew2017201715mIn the storeroom of the bakery where she works, twenty-seven-year-old Luna dreams of a Prince Charming and a life in a castle. On the same day, she will cross paths with a trash can full of ... Read allIn the storeroom of the bakery where she works, twenty-seven-year-old Luna dreams of a Prince Charming and a life in a castle. On the same day, she will cross paths with a trash can full of dollar notes and a young man who stutters. What do we do with our childhood dreams when we... Read allIn the storeroom of the bakery where she works, twenty-seven-year-old Luna dreams of a Prince Charming and a life in a castle. On the same day, she will cross paths with a trash can full of dollar notes and a young man who stutters. What do we do with our childhood dreams when we are nearly thirty years old?See more at IMDbProSee production, box office & company infoPhotosUser reviewsBe the first to reviewRelated newsContribute to this pageSuggest an edit or add missing contentMore to exploreRecently viewedYou have no recently viewed pages
InfosDiffusionsCastingRésuméFuture architecte paysagiste, Susanna rencontre un charmant jeune homme en vacances, Nate, qui se rapproche rapidement d'elle et sa famille en les aidant dans leur jardinerie familiale. Cependant, une publication dans les journaux révèle le secret du jeune homme il est le prince héritier du Royaume de Cambria et doit être couronné dans deux semaines... Tandis que Susanna apprend ce grand secret, la mère de Nate, la Reine, le fait rentrer immédiatement à Cambria car elle refuse ce début d'idylleGenreTéléfilm - Comédie romantiqueAnnée de sortie2018AvecMegan Park, Jonathan Keltz, Kayla Wallace, Charles Jarman, Colleen Winton, Sara Botsford, Alex Wright, Rachel Hauck, Tracy AndreenInfos supplémentaires—Avis de la rédactionAvis des internautes 6Vous avez aimé ce programme ?
Résumé du conte La Petite Sirène » Bien loin dans la mer, la Petite Sirène, entourée de ses cinq soeurs, vit dans le château de son père, le roi des océans, veuf depuis de nombreuses années. Les princesses sont élevées par la grand-mère paternelle qui dirige toute la maison. Leur corps se termine par une queue de poisson. Les sirènes, qui jouissent des fastes d’une vie princière, s’occupent chacune d’un petit terrain dans le jardin du château qu’elles cultivent à leur goût. La Petite Sirène qui est la cadette et la plus belle de toutes, n’y cultive que des fleurs rouges comme le soleil ; elle affectionne également une statuette de marbre blanc représentant un garçon, qu’elle a récupérée sur un navire naufragé. La Petite Sirène est une enfant bizarre, silencieuse et réfléchie. Lorsque chaque princesse atteint l’âge de quinze ans, elle a le droit de monter à la surface de la mer afin de découvrir les différents paysages de la terre ; mais, une fois le plaisir de la découverte passé, les princesses retournent à leurs occupations habituelles et se satisfont de leur vie dans le royaume de la mer. La Petite Sirène, quant à elle, attend avec impatience le jour où elle pourra sortir hors de l’eau, car elle sait qu’elle aimera le monde des hommes ; sa curiosité est telle que les récits rapportés pas ses soeurs sur les merveilles aperçues sur la terre, ne suffisent jamais assez à satisfaire sa soif de savoir. Aussi, elle se tourne souvent vers sa grand-mère afin de la questionner davantage sur le monde d’en haut. Enfin, le jour où la Petite Sirène peut monter à la surface de l’eau, arrive ; elle assiste par hasard, à une fête sur un navire, donnée en l’honneur de l’anniversaire d’un prince. Elle ne se lasse pas d’admirer les danses, les tenues des passagers ; elle est transportée par les musiques. Mais dès qu’elle aperçoit le prince, son regard ne peut plus se détacher de lui. La fête n’est pas finie quand, à la suite d’un violent orage, le navire fait naufrage, emportant dans les vagues tous les passagers se trouvant à son bord. La Petite Sirène veut ramener le prince avec elle dans le château de son père. Mais elle se souvient des propos que lui tint sa grand-mère les hommes ne peuvent vivre sous l’eau. Elle sauve alors le prince de la noyade en le ramenant sur la rive, et le dépose près d’un couvent où des jeunes filles le recueillent et le soignent. Depuis ce jour, la Petite Sirène ne cesse de penser au prince ; son souvenir l’attriste, mais elle ne raconte rien de ce qu’elle a vécu à ses soeurs. Elle interroge sa grandmère sur son devenir de sirène ; elle apprend que les sirènes vivent trois cents ans, puis, à leur mort, se transforment en écume à la surface de l’eau. Une sirène peut cependant mériter une âme immortelle si elle est aimée d’un homme qui nourrit pour elle un amour plus fort que celui qu’il porte à son père et à sa mère. Or, d’après la grand-mère, cette situation ne peut jamais se présenter, car les sirènes n’ont pas de jambes, et leur queue de poisson ne plait pas aux hommes. La Petite Sirène, de plus en plus affligée à la pensée du prince qu’elle a sauvé de la mort et qu’elle rêve de revoir, finit par confier à l’une de ses soeurs les causes de son chagrin. Les autres soeurs, informées, accompagnent la Petite Sirène jusqu’à la demeure du prince elle l’aperçoit enfin. Mais son désir de vivre près du prince est si fort, que la Petite Sirène décide de se rendre auprès de la sorcière de la mer afin de solliciter son aide pour trouver une issue à son tourment. La sorcière lui propose alors un élixir qui aura pour effet de transformer sa queue de poisson en deux belles jambes afin de séduire le prince. Toutefois, la sorcière met en garde la princesse sur les souffrances qu’elle aura à endurer avec ses nouveaux attributs qui provoqueront en elle des douleurs pareilles à des coups d’épées ; par ailleurs, la sorcière l’informe que si le prince en venait à épouser une autre femme qu’elle, elle mourra. Malgré ces avertissements, la Petite Sirène est prête à tout supporter. La sorcière exige en échange du breuvage, ce que la petite sirène possède de plus précieux sa voix enchanteresse ; la princesse accepte le marché. La sorcière lui coupe la langue. La Petite Sirène devenue muette, quitte le château de son père pour rejoindre la côte ; après avoir absorbé l’élixir, sa queue de poisson se transforme en deux jambes. La Petite Sirène peut alors se rendre au château du prince, qui, surpris, l’accueille, mais ne la reconnaît pas comme étant celle qui l’a sauvé de la noyade. La Petite Sirène, sans voix, ne peut pas dire qui elle est, et le prince, bien qu’attaché à elle comme on l’est envers une enfant, ne conçut pas d’amour à son égard. Aussi, lorsqu’on lui propose de prendre pour épouse une princesse voisine qu’il crut identifier comme étant la jeune fille du couvent l’ayant recueilli après son naufrage, il accepte sans plus attendre. Lors des préparatifs du mariage auquel elle assiste éplorée, la Petite Sirène se sachant vouée à la mort, regarde au dessus des flots et aperçoit ses soeurs qui, pour la sauver, ont sacrifié leur chevelure à la sorcière de la mer. Les soeurs tendent un couteau à la Petite sirène et la supplient de tuer le prince ; car ainsi, le sang tombé sur ses jambes, les transformera à nouveau en queue de poisson, permettant ainsi à la Petite Sirène de rejoindre son royaume. Mais au moment d’accomplir son geste, la Petite Sirène jette son couteau à la mer, se transforme en créature céleste, et s’envole vers le monde des filles de l’air, qui, comme elle, par le mérite de leurs bonnes actions, ont acquis une âme éternelle. Lecture clinique Après avoir montré comment le récit est situé dans l’espace et dans le temps, je présenterai les personnages du conte ainsi que les évènements qui le ponctuent en proposant les premières mises en sens qui me sont venues. Dans un second temps, malgré l’impression de mélancolie qui se dégage de ce récit pouvant laisser imaginer un dénouement dramatique, je montrerai comment j’ai été amenée à considérer la solution choisie par l’héroïne pour prendre son envol » en termes de résolution psychique. Je développerai la problématique qui s’exprime de manière sous-jacente dans ce conte vouloir grandir », à l’intérieur de laquelle sont contenues des questions appartenant aux épreuves inhérentes à la croissance psychique d’un sujet telles que le désir de savoir, la quête de l’objet absent, l’élaboration de la perte, l’accès à la parole ou le silence et la voix. J’évoquerai ensuite la portée que ce conte a eu pour moi, en rapportant mes souvenirs d’élève, éléments qui ont ressurgi quand il m’a fallu élaborer la question de mon objet de recherche. Je préciserai enfin, comment ce conte, en tant que métaphore, a rempli pour moi une fonction organisatrice pour entrer dans l’écriture de la thèse d’une part, d’autre part, m’a permis de disposer » autrement les questions soulevées par la problématique de ma recherche. Le conte, situé dans l’espace et dans le temps Les contes débutent toujours par la situation du récit dans l’espace et dans le temps ; le conte de la Petite Sirène se déroule dans un lieu, la mer, élément qui n’est pas celui de l’espèce humaine ; un être humain ne survit pas longtemps dans un milieu aquatique, sauf un être humain encore inachevé, le foetus, qui baigne dans le liquide amniotique du ventre de sa mère [...] les représentations que ce terme suscite évoquent le lieu des premières expériences infantiles, le lieu où se sont tissées les premières relations entre la mère et l’enfant. Les images reflétant un espace inquiétant, inaccessible, la profondeur de la mer », sont néanmoins rassurantes par le fait que, bien qu’il s’agisse d’un espace imaginaire, la résonance à laquelle renvoie le mot mer », fait allusion à un espace que l’on a certainement connu, un jour, il y a longtemps lieu à partir duquel une histoire singulière du sujet s’est construite, dans les profondeurs de ce lieu dont parfois les traces sont encore vives quand elles se réactualisent à l’insu du sujet. Cet espace se situe donc dans un élément différent de celui auquel l’être humain est soumis,mais le temps, aussi, nous projette dans une autre dimension Depuis plusieurs années le roi de la mer était veuf, et sa vieille mère dirigeait sa maison ». Entre cet espace réservé aux créatures aquatiques et l’évocation d’un passé lointain, ce n’est pas à une réalité physique que le texte nous confronte, mais à une autre réalité, celle où l’espace et la temporalité renvoient au début de l’existence, aux commencements. Le conte nous replonge en effet dans cet état d’esprit » enfantin, où les questions que l’on se posait à cette époque de l’enfance, se situaient plus dans le domaine de l’imaginaire que dans celui d’une réalité qu’il n’était pas encore possible d’envisager. [...] Comme le rappelle Bruno Bettheleim12 Le conte de fées, bien qu’il puisse commencer avec l’état d’esprit psychologique de l’enfant […] ne s’ouvre jamais sur sa réalité physique […]. Le conte de fées laisse entendre dès son début, tout au long de l’intrigue, et dans sa conclusion, qu’il ne nous parle pas de faits tangibles, ni de personnes et d’endroits réels. Quant à l’enfant lui-même, les évènements réels ne prennent pour lui de l’importance qu’à travers la signification symbolique qu’il leur prête ou qu’il trouve en eux. "Il était une fois", "dans un certain pays"… ces débuts laissent entendre que ce qui va suivre échappe aux réalités immédiates que nous connaissons. Cette imprécision voulue exprime de façon symbolique que nous quittons le monde de la réalité quotidienne. Les vieux châteaux, les chambres closes où il est interdit d’entrer suggèrent qu’on va nous révéler quelque chose qui, normalement, nous est caché, tandis que le "il y a de cela bien longtemps" implique que nous allons connaître des évènements plus archaïques » BETTHELEIM B. 1976. Psychanalyse des contes de fées. Paris Ed. Robert Laffont. Les personnages Le père Veuf depuis de nombreuses années, le père de la Petite Sirène est le roi du peuple de la mer. Mais l’absence totale de détails sur sa personne ou sur ses qualités renvoie l’image d’un être aux contours flous, imprécis. Personnage le plus important du royaume de la mer, il semble n’avoir aucune place, aucun rôle à jouer. Dans quel monde peut-on évoluer sans une place accordée au père ? La mère Si le père, peu défini, est néanmoins nommé, la mère, quant à elle, n’est jamais évoquée ; de même qu’aucune donnée sur son apparence, sur son caractère ou sur les relations qu’elle a pu entretenir avec le roi ou ses filles, n’est mentionnée. Son existence antérieure ne s’exprime qu’à travers la qualité de veuf » du père. C’est une présence en creux » qui apparaît ; l’absence du nom de la mère suscite néanmoins l’équivoque l’élément mer » n’est-il pas omniprésent dans le texte entretenant ainsi la confusion ? dès l’instant où les pères ne prennent plus leur place, ou plutôt où l’on ne leur prescrit plus leur place, l’enfant flotte ou appartient trop. S’il n’appartient qu’à une seule personne, qu’à un seul groupe, il entre dans une prison affective. Lorsque ces hommes acceptent de prendre leur place, que la société accepte de les désigner à leur place de père, l’enfant peut échapper à la prison affective et devenir progressivement lui-même »CYRULNIK B. 2004. La petite sirène de Copenhague. Paris Editions de l’Aube. La mer » en tant qu’espace contenant à la fois les personnages et l’intrigue du conte, ne renvoie-t-elle pas à une présence envahissante dans laquelle tout le monde est plongé », y compris le lecteur ? [...] Cette ambiguïté que l’on perçoit se maintient tout au long du récit la mer » est le contenant d’un contenu absent à quelles identifications est promise la Petite Sirène ? Est-elle vouée à s’identifier à une absence », à une place vacante qu’elle a peut-être comme mission psychique de combler ? L’absence de la mère réelle constitue probablement le coeur du drame est-ce au silence de la mère/mer » que la Petite Sirène va nouer son destin, à une mère morte ? [...] La grand-mère paternelle Elle représente le substitut maternel de la famille Depuis plusieurs années le roi de la mer était veuf, et sa vieille mère dirigeait sa maison.>>.[...] Le couple » parental représenté par le père et sa propre mère, s’inscrit dans une relation dont on perçoit la complexité. Avec la grand-mère en tant que figure remplaçante du maternel, mais figure autoritaire, se repose un peu plus la question de la place et du rôle du père dans la construction psychique de la Petite Sirène. [...] > > > > > > > > > > > > > > > > >
il etait une fois un prince streaming